🗓 10/01/2019 👤 Sarah Manceau 👌 Simplement

Emballages

Dans cet article, nous vous expliquons comment nous avons choisi entre emballage papier et emballage plastique pour nos produits.

Emballages

emballage1

Dans le monde, le domaine pour lequel on utilise le plus de plastique est la fabrication de nouveaux produits. Le deuxième plus grand domaine est l’utilisation pour l’emballage (35% de plastique). En France par exemple, chaque habitant produit environ 340 kg de déchets plastiques par an. C’est une quantité énorme, et elle doit absolument être réduite. Pour KoRo, boutique en ligne, le choix de l’emballage joue un rôle central. La question du développement durable nous est essentielle et c’est pour cette raison que nous prenons le sujet de l’emballage au sérieux. Nous devions donc faire un choix entre des emballages en papier et des emballages en plastique, car aucun autre matériau n’est adapté à nos produits. Alors pourquoi avons-nous opté pour le plastique après avoir essayé le papier, et pourquoi notre choix est-il justifié ? Dans cet article, nous vous emmenons avec nous sur ce chemin plein d’embuches qui n’a pas encore touché à sa fin.

LE PLASTIQUE, C’EST QUOI ?

Composition et production

emballage

Le plastique est fabriqué à partir de pétrole. Et c’est déjà à ce stade que le premier problème se pose. Le pétrole est une énergie fossile précieuse, car elle n’est pas renouvelable, c’est-à-dire qu’elle n’est pas disponible à l’infinie, qu’elle est limitée. Au total, 5% de la production de pétrole est utilisée pour produire du plastique chaque année. De plus, l’extraction du pétrole est très dangereuse et peut créer des dommages considérables pour l’environnement. Nous avons tous déjà vu des images ou des vidéos dans lesquelles du pétrole s’échappe de plateformes pétrolières, détruisant la flore et la faune marine. Outre le pétrole, la production de plastique nécessite également du naphta, du gaz, du diesel et différentes huiles qui sont aussi des matières premières importantes.

Le plastique au quotidien

Mettons les faits sur la table : combien de personnes arrivent à vivre sans plastique ? De nos jours, il est impossible de se passer de tous les objets en plastique que nous utilisons au quotidien. À côté des choses qui sautent aux yeux, comme les bouteilles, les boites, tous les emballages alimentaires ou les brosses à dents, il y a aussi des objets auxquels nous pensons moins comme les lunettes, certains textiles, des ustensiles de cuisine ou encore la colle et les produits de beauté. Prenez un moment pour passer en revue chaque objet autour de vous. Vous constaterez que nous vivons dans un monde en plastique ! Ceux qui optent consciemment pour une vie sans plastique font un pas dans la direction de changements majeurs. Pourtant, l’abandon de cette matière dans la vie quotidienne est pour la plupart d’entre nous tout simplement irréaliste.

Bildschirmfoto-2018-09-03-um-17-27-50tN7hyPNmaDTUw

Comment expliquer une telle consommation de plastique en France ? Le nombre de ménages composés d’une personne, de deux personnes et de personnes âgées augmente de manière exponentielle. Cela augmente également la consommation de petits produits et d’unités prédéfinies qui ont presque toujours un emballage en plastique. De plus, les français ont radicalement changé leur façon de consommer. Les fast-food sont de plus en plus populaires. Les emballages de la nourriture et des boissons représentent 60% des emballages. Par ailleurs, la croissance de l’activité de vente par correspondance se traduit par une demande accrue d’emballages. Le grand « boom » du plastique a débuté dans les années 1960. Son introduction dans notre quotidien a sans aucun doute contribué à améliorer notre qualité de vie. Cependant, son utilisation a énormément de points négatifs, et ceux-ci n’ont pas été pris en compte au début. Aujourd’hui, il faut éclaircir les aspects néfastes du plastique, mais aussi comprendre comment l’utiliser correctement. Et nous, KoRo, nous nous sentons responsables et concernés par ce sujet.

LES CONSÉQUENCES DE LA CONSOMMATION DE PLASTIQUE

La pollution causée par le plastique

Continuons les critiques : outre la consommation de matières premières, la deuxième raison la plus importante pour laquelle la consommation de plastique est mauvaise, est que ses particules ont beaucoup de mal à être éliminées. Le résultat ? Notre Terre disparait littéralement sous nos ordures. Dans l’océan Pacifique, une ile de plastique trois fois plus grosse que la France s’est formée. Dans les dernières années, certaines plages paradisiaques se sont transformées en décharges à ordures.

Bildschirmfoto-2019-01-10-um-20-34-31

Tout cela n’est pas facile à entendre, mais la seule cause de ces atrocités, c’est l’Homme. Après le changement climatique, les déchets plastiques dans la mer sont le deuxième problème environnemental de notre époque, avec environ 32 millions de tonnes de plastique rejetées dans l'environnement chaque année, dont 8 millions de tonnes atterrissent dans les océans. Cela signifie que 700 kg de nouveaux déchets plastiques polluent les océans chaque seconde. Ces déchets sont particulièrement dangereux pour les oiseaux de mer et les poissons. Les oiseaux confondent certains déchets en plastique avec les aliments, les mangent et meurent à cause des résidus présents dans leur corps. Les poissons confondent également les micro-plastiques avec le plancton et les ingèrent. Ils ne peuvent pas les digérer ou les excréter, alors le plastique reste dans leur corps et finit dans nos assiettes. Bon appétit !

Bildschirmfoto-2018-11-21-um-16-49-38

Chaque année, 200 espèces sont victimes des déchets plastiques. Et celui qui pense qu’il ne s’agit que d’un problème qui a lieu seulement dans un océan de l’autre côté du monde a tort. Dans des études menées en mer du Nord et en mer Baltique, des résidus de plastique ont été retrouvés dans le tube digestif de 5% des poissons et on estime que 90% des oiseaux de la mer du Nord ont du plastique dans leur corps.

Pour ceux qui ne se soucient pas encore de la pollution : le plastique contient des substances nocives, telles que des plastifiants. Celles-ci peuvent être absorbées par le corps par contact avec la peau et avoir un effet négatif sur l’équilibre hormonal. Cela peut entraîner une infertilité et des modifications sur le matériel génétique. 

LE RECYCLAGE, EST-CE LA SOLUTION ?

La poubelle jaune, la clé du bonheur

Tout le monde connaît la poubelle jaune. Enfin, on espère ! Nous sommes tous encouragés à bien séparer nos déchets. Et le plastique, ça va dans la poubelle jaune ! Environ 90% des déchets ménagers sont collectés par des entreprises de gestion des déchets. 99% des déchets plastiques sont recyclés. Ces données paraissent exemplaires au premier abord. Malheureusement, tout n’est pas aussi rose qu’il y paraît. En regardant de plus près ces chiffres, on constate que 40% seulement sont réellement recyclés, et donc réutilisés. La majorité finit dans des incinérateurs et est brûlée pour produire de l’énergie et de la chaleur. Il y a encore beaucoup de potentiel à ce stade du processus d’élimination.

shutterstock_615647204-Mu-ll-jpg5b8d42a3a1c535bbb05a7d1298QZ21aI5RSu9o8

Mais qui est responsable de la débâcle du recyclage ? Ce n'est pas si facile d'attribuer la responsabilité à une seule personne. Le recyclage est difficile et coûteux, car la séparation et le tri des différents types de plastique prennent beaucoup de temps et sont parfois même impossibles, parce que de nombreux matériaux sont constitués d'une combinaison de matériaux. Lorsque différents matériaux sont combinés pour former un soit disant composite, ceux-ci doivent être séparés pour être recyclés. Et voilà en quoi consiste le problème. Afin de séparer les différents composants après utilisation, des machines de recyclage gigantesques sont nécessaires. Et c'est cher, c'est pourquoi seules quelques communautés peuvent se permettre une telle usine. Seuls 36 % des Tetra Paks sont effectivement recyclés. En fin de compte, la plupart des emballages en plastique mélangés finissent dans des incinérateurs, bien qu'ils soient réutilisables.

Mesures politiques

L’UE a décidé de rendre la plupart des sacs en plastique recyclables, de remplacer les cotons- tiges par des nettoyants auriculaires en métal et d'interdire les pailles. De plus, le plastique doit être produit de façon plus « pure », de sorte que même dans le cas de l'élimination et de la réutilisation, l'effort et les coûts associés soient réduits.

Les consommateurs ont un grand potentiel. Nous pouvons tous aider ! Le recyclage efficace commence chez vous. Nous devons tous nous assurer que les produits sont éliminés correctement. Plus les déchets sont éliminés, plus les ressources rares peuvent être économisées. De plus, les machines de tri disposeront plus tard de filtres qui permettront de séparer les plastiques et les métaux pouvant être réutilisés. Si les plastiques finissent comme déchets résiduels, ils ne peuvent être utilisés que dans des usines d’incinération. Ainsi : un recyclage approprié des emballages est la condition préalable à un environnement moins gâché par le plastique. Et si le plastique est éliminé correctement, moins de dommages seront causés.

À partir de 2019, les entreprises seront davantage impliquées. Cela devrait réduire considérablement la quantité de déchets plastiques. Les fabricants et les distributeurs doivent désormais assumer la responsabilité de la gestion des déchets de leurs produits tout au long de leur vie. Ce sont les fabricants qui connaissent le mieux la composition des produits et qui peuvent prendre les meilleures décisions en matière d’élimination ultérieure. KoRo souhaite désormais compter sur l’utilisation consciente du plastique : c’est pourquoi nous utilisons des emballages recyclables et minimisons l’utilisation du plastique pour nos produits.

Nous essayons d’utiliser aussi peu de plastique que possible pour nos emballages. La comparaison avec les emballages du commerce de détail alimentaire montre clairement que, malgré toutes les critiques, nos emballages sont bien plus écologiques.

Plastique n’est pas forcément égal à plastique

Nous avons également réfléchi au type d'emballage. En premier lieu les émissions de CO2 provenant de la production de matériaux d'emballage doivent être prises en compte. Lors de l'étude des besoins en CO2 pour la production de différents polymères, de grandes différences peuvent être observées. Chez KoRo, nous utilisons des sacs à fond carré en PP pour la plupart de nos produits. Comme le montre le diagramme ci-dessous, leur production produit une quantité relativement faible d'environ 2 kg de CO2 par kg de polymère. Il en va de même pour les matériaux d'emballage classiques tels que le PET et le PE. Alors qu'il existe déjà des plastiques fabriqués à partir de matières premières renouvelables (nylon, zelofan, PLA), ceux-ci nécessitent généralement de nombreuses  étapes de raffinage, qui à leur tour endommagent leur bilan CO2 et sont donc moins bons pour l'environnement que leurs équivalents fossiles. Les points forts sont les matériaux tels que le PLA (acide polylactique) et le papier. Les deux sont fabriqués à partir de matières premières renouvelables et consomment en même temps la même quantité de CO2, voire moins.

CO2polymerernui7DOVbwcm7 

Les besoins en eau pour la production de matières plastiques sont également un facteur de plus en plus important. Si l'eau n'est pas considérée comme une ressource limitée en France, dans les pays où les conditions climatiques sont plus sèches, cela peut être très différent. La consommation d'eau prend de plus en plus d'importance, en particulier en période de réchauffement climatique et de radicalisation des conditions météorologiques qui en découle. Dans une large mesure, l'eau est utilisée pour refroidir les installations de production ou pour le processus en soit. Comme le montre le diagramme ci-dessous, le PP se comporte relativement bien avec un besoin en eau d'un peu plus de 50 l par kg de polymère. Il est également facile de voir ici que les matières premières renouvelables (à l'exception du PLA/papier) ont une demande nettement plus élevée que les plastiques traditionnels.

 Bildschirmfoto-2019-01-25-um-11-06-25

Donc, si vous regardez les faits, vous devriez utiliser du PLA, du papier ou du PP. Chez KoRo, nous devons également tenir compte de facteurs tels que la manipulation (sécurité alimentaire, imperméabilité à la graisse, durée de conservation), l'approvisionnement et la commercialisation. Le PP s'est avéré être le vainqueur incontestable. Il est facile à obtenir, léger, bon marché, hermétique et permet une bonne visibilité du produit.

Infografik-CO2YtuNkoKhoMo4R

Et tant qu'on y est, nous avons également examiné ce qu'entraînerait une commande standard de KoRo pour une empreinte CO2. Supposons que quelqu'un achète 4 produits KoRo et les fasse livrer quelque part en Allemagne (équivalent en France). En cliquant sur "Acheter", le produit emballé en PP (46 g CO2) est prélevé, emballé dans le carton d'expédition (214 g CO2) et rangé de manière sûre avec le matériau de remplissage (35 g CO2). Ensuite, on le ferme, attache le bordereau d'expédition (15 g CO2) et on l'envoie avec la poste jusqu'à votre porte d'entrée (277 g CO2). C'est 587 grammes de CO2. Par rapport au coût total, l'emballage de l'article est donc inférieur à 10 %. Après tout, tout doit être vu par rapport à l'ensemble. 

Tous ça pour rien ?

Bien sûr que non. Nous travaillons constamment à améliorer l'engagement durable de KoRo et de nos produits. Là où aucune meilleure option ne peut être trouvée à court terme, il existe encore des solutions. Par exemple, il existe des projets de référence auxquels vous pouvez envoyer une somme forfaitaire climatique volontaire en fonction de la consommation de CO2. Dans la plupart des cas, l'argent est utilisé pour planter des arbres qui réduit le CO2 produit à long terme et contrecarrent ainsi le réchauffement climatique.

Nous avons également ici une vidéo dans laquelle Piran explique notre point de vue en matière d'emballage :

https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=ffRLTQW6N-k